La lutte contre le changement climatique est un enjeu majeur et à caractère urgent. Du fait de l’intensité des activités humaines l’environnement subit de profondes mutations.

Les émissions de gaz à effet de serre (GES) qu’elles génèrent sont importantes, et les activités agricoles jouent un rôle important.

En France l’agriculture émet 18.4% des GES nationaux (76.5 Mt équivalent CO2).

Au sein de ce secteur l’activité d’élevage représente la 1^ère source d’émission (60% des émissions agricoles).

Pour nous aider dans la compréhension du problème, et pour y apporter des solutions concrètes, le Groupement d’Intérêt Scientifique Avenir Elevage vient de publier un article de synthèse intéressant. Nous vous en retraçons ici les grandes lignes.

Quels sont les gaz à effet de serre émis par les activités d’élevage ?

Les 2 gaz à effet de serre propres à l’activité d’élevage sont :

• le méthane (CH4), provenant de la digestion des aliments et de la dégradation des déjections animales par les microorganismes,
• le protoxyde d’azote (N2O), libéré par les déjections des animaux et par les engrais de synthèse lors de la fertilisation des sols.
• le dioxyde de carbone (CO2), lié à la consommation d’énergies fossiles.

Que deviennent ces gaz émis ?

Grâce à la photosynthèse, les surfaces associées à l’activité d’élevage absorbent le CO2 de l’air. Les végétaux s’en nourrissent puis en stockent une partie dans le sol sous forme de matière organique. En se décomposant sous l’action de la pluie et de la faune du sol une partie du CO2 va être restitué à l’atmosphère et le reste est séquestré.

Le CH4 et le N2O sont, quant à eux, directement rejetés dans l’atmosphère sans recyclage possible.

Quelles sont les solutions permettant de réduire les émissions de GES ?

Il existe plusieurs leviers de réductions des émissions, tant à l’échelle de la conduite du troupeau (alimentation, déjection, reproduction), que de l’utilisation des intrants de synthèse et de la consommation d’énergie.

La conduite du troupeau et la sélection génétique constituent des axes forts à effets très rapides. Il est possible d’œuvrer efficacement en appliquant nos stratégies visant à:

• diminuer les périodes improductives,
• réduire l’âge au vêlage,
• diminuer le nombre d’animaux improductifs nécessaires au renouvellement du troupeau,
• adopter une conduite alimentaire au plus près des besoins nutritionnels en fonction des catégories d’animaux et des classes d’âge.

En actionnant différents leviers de manière simultanée au sein de l’exploitation, une réduction significative de l’intensité des émissions de GES est possible.

Cet article est rédigé par Christian Engel, DMV Chêne Vert.

Christian Engel est diplômé d'Oniris depuis 1997.
Il a rejoint Chêne Vert en 2018 et exerce depuis en consulting vache laitière sur le site de Lécousse.