La vaccination par nébulisation consiste à pulvériser un vaccin dans le bâtiment pour que les oiseaux le respirent et qu’une immunité locale se crée. Les gouttelettes doivent être de taille fine et homogène afin d’induire une bonne vaccination et d’éviter les réactions vaccinales. Pour cela, il existe différents appareils dits « à gouttelettes calibrées ».
En fonction du type d’élevage rencontré, plusieurs types de matériel peuvent être utilisés, tous ayant des tailles de gouttelettes calibrées :
- Des pulvérisateurs à dos (ex : birchmeier)
- Des pulvérisateurs à mains (ex : sprayfan)
- Des chariots pour les cages
Pourquoi entretenir son matériel ?
L'entretien est un élément clé de la vaccination : Il est important d’entretenir correctement son matériel pour différentes raisons :
- Eviter l’obstruction des buses et le risque de délivrer des gouttelettes hétérogènes.
- Eviter les moisissures ou autre développement bactérien dans ou sur l’appareil qui pourraient contaminer les animaux par leur respiration.
- Eviter de transmettre à la nouvelle bande des contaminants issus de la bande précédente (virus, salmonelles …)
- Ne pas altérer le vaccin par la persistance de produits ou matières non désirés.
Les bonnes pratiques d'utilisation
Avant utilisation
Il est important de vérifier le bon état de marche de l’appareil quel que soit le type avant de préparer les vaccins afin d’éviter les problèmes tels qu’une batterie déchargée ou une buse abimée une fois que les vaccins sont dissous.
Pour les appareils électriques, penser à vérifier la batterie avant utilisation et surtout la remettre en charge la veille.
Après utilisation
- Toutes les opérations de nettoyage doivent impérativement se faire avec de l’eau de source.
- Démonter l’appareil pour nettoyer les filtres et les buses après chaque utilisation. Il est nécessaire de démonter tout ce qui peut l’être afin de rincer le matériel correctement.
- Ensuite, nettoyer l’extérieur de l’appareil et y passer une lingette désinfectante sur les parties qui ne sont pas en contact avec le vaccin.
- Pour éviter les moisissures dans l’appareil, il est conseillé de ne pas refermer le réservoir de l’appareil.
- Pour éviter les dépôts de poussières, il est conseillé de mettre une charlotte dessus.
- Ranger l’appareil dans une zone lavable limitant les dépôts de poussières. On peut par exemple le mettre dans une caisse en plastique ou dans un placard fermé. Penser aussi à recharger les batteries pour les appareils électriques avant de les ranger (risque de détérioration de cette batterie en cas de stockage déchargée).
Quelques précautions
Toujours utiliser de l’eau de source pour reconstituer les vaccins et nettoyer le matériel.
Pourquoi ? Car l’eau de réseau contient du chlore qui même à faible dose peut altérer le vaccin et lorsque l’eau sèche, des résidus de chlore peuvent rester dans le matériel et être présents lors de la vaccination suivante.
L’eau de forage quant à elle peut présenter d’autres désavantages : selon la région, elle est plus ou moins chargées en minéraux.
Certains, comme le fer, vont se fixer sur les vaccins et les rendre inactifs.
Lorsque les minéraux cristallisent, on pourra aussi observer un bouchage des buses.
De plus, si la qualité bactériologique du forage n’est pas bonne, on va alors pulvériser les bactéries ou moisissures présentes dans l’eau avec le vaccin et cela va augmenter le risque d’infection du troupeau.
N’utiliser l’appareil que pour la vaccination.
Ne pas pulvériser d’insecticides ou désinfectants avec cet outil car si des résidus restent après utilisation, ils seront à l’origine d’éventuels échecs de vaccination.
Remarque : il est nécessaire de disposer de son propre matériel de vaccination
Du matériel de vaccination peut être rendu disponible dans vos différents cabinets sous forme de location ou des prêts peuvent avoir lieu entre éleveurs. Mais idéalement, chaque éleveur qui en a la nécessité et qui vaccine régulièrement devrait posséder son propre matériel.
La première raison qui devrait motiver l’achat de son propre matériel est la biosécurité. En effet, comme tout objet, le matériel peut être vecteur de pathogènes bactériens tels que les salmonelles, ou viraux.
De plus, lorsque le matériel passe d’élevage en élevage, les conditions d’entretien et d’utilisation ne peuvent pas être garanties. Il est donc impossible de savoir s’il n’a été utilisé que pour des vaccinations ou si les filtres sont bien nettoyés après chaque utilisation.
Article rédigé par Rozenn Pluchon, DMV Chêne Vert
TÉLÉCHARGER L'ARTICLE
Rozenn Pluchon a obtenu son doctorat en 2012 et elle exerce en filière avicole au sein du cabinet Chêne Vert à Ploumagoar (22) depuis 2019.
